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Elisabeth Borne annonce être candidate pour prendre la tête du parti Renaissance

Alors que son nom avait circulé pour prendre la tête du groupe Ensemble pour la République (ex-Renaissance) à l’Assemblée, elle avait finalement laissé le champ libre à son successeur à Matignon, Gabriel Attal. Cette fois-ci, l’ancienne première ministre Elisabeth Borne est bel et bien candidate, mais pour prendre la tête du parti présidentiel Renaissance à la suite de Stéphane Séjourné, actuel secrétaire général de la formation, a-t-elle fait savoir dans un entretien au Parisien, publié en ligne mercredi 21 août.
« Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité : donc, oui, je suis candidate à la direction de Renaissance », déclare-t-elle, avec comme ambition de « rassembler de façon très large », car il est « vital » de « préserver l’unité de ce parti ». Le parti doit se réunir en congrès d’ici au 30 novembre, afin d’élire les 150 membres du conseil national qui éliront le prochain secrétaire général.
Le parti, en perte de vitesse et en proie à des divisions internes, se retrouve affaibli depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Or, l’avenir de Renaissance, maillon faible du dispositif présidentiel depuis 2017, est un enjeu important pour le camp macroniste, puisque Emmanuel Macron ne pourra se représenter en 2027.
Selon Mme Borne, le parti « n’a pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle. Il doit d’abord se concentrer sur la réflexion de fond et la mobilisation militante ».
Le premier ministre démissionnaire et député des Hauts-de-Seine, Gabriel Attal, élu à la fin de juillet à la présidence du groupe à l’Assemblée, pourrait ambitionner de s’emparer aussi de la direction du parti. Pourtant, l’ancienne cheffe de gouvernement (2022-2024) redevenue députée du Calvados estime que « traditionnellement il n’est pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti ». « Gabriel Attal est président de notre groupe à l’Assemblée nationale et c’est très important, car on a besoin de son énergie et de son talent. (…) Je pense donc qu’il souhaite continuer à le diriger, plutôt que de devenir secrétaire général du parti, ce qui l’amènerait à quitter le groupe… », argumente Elisabeth Borne.
Dans son entretien au Parisien, la députée dit également souhaiter œuvrer contre le manque d’implantation locale dont pâtit le parti présidentiel, en vue des prochaines élections municipales (2026) et balaie toute rivalité qui pourrait exister entre elle et son ancien ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, toujours en poste au sein du gouvernement démissionnaire.
Elle déclare d’ailleurs qu’elle assistera à sa rentrée politique, le 15 septembre, à Tourcoing… là où, ironie du sort, elle était venue l’an passé en tant que première ministre éteindre les ambitions trop bruyantes de son ministre.
Au sujet de la situation politique inédite depuis les élections législatives, qui ont dessiné une Assemblée « plus éclatée que jamais » et où « personne ne va appliquer son programme », l’ancienne première ministre, qui a composé avec une majorité relative durant deux ans, juge « qu’il faut nommer un premier ministre qui ne rassemble pas contre lui, dès sa nomination, 289 députés qui voteraient une motion de censure ».
« Pour cela, il faut réunir la gauche progressiste – c’est-à-dire ceux qui au PS [Parti socialiste] rejettent l’outrance de LFI [La France insoumise] –, le bloc central [Renaissance, Horizons, MoDem], le groupe LIOT et la droite républicaine », pour aller « chercher des compromis » texte par texte, affirme encore Elisabeth Borne, en citant de possibles compromis autour de textes « comme la loi d’orientation agricole ou la loi sur la fin de vie, ou sur la proportionnelle ».
Elle se « félicite » à ce sujet de l’organisation vendredi 23 août par Emmanuel Macron d’« une série d’échanges » à l’Elysée avec les chefs de partis et de groupes parlementaires en vue de nommer un premier ministre.
L’ancienne préfète, porteuse de la réforme des retraites et de budgets adoptés au 49.3, a semblé prendre quelque distance avec le président de la République après la dissolution, froissée par l’argument du blocage de l’Assemblée. Elle s’était échinée à faire adopter plus d’une soixantaine de textes sans majorité absolue.
Le Monde avec AFP
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